L’accident s’est produit en février 2019 sur la route nationale entre Spiez et Thoune. Mme Meier* est assise sur le siège passager de la voiture de son amie, sa fille étant installée à l’arrière. Mme Meier se souvient encore du claquement, puis de l’immobilisation du véhicule. Une collision avec plusieurs voitures de tourisme et un camion. Par chance, aucune blessure grave ne fut à déplorer. Mme Meier et sa fille restèrent une nuit en observation à l’hôpital. Diagnostic: des lésions dues au coup du lapin. L’amie qui conduisait et sa fille sur le siège arrière furent heureusement indemnes. Avec un pied foulé et une douleur au cou due à la ceinture de sécurité, elles n’ont pas eu besoin d’être hospitalisées. Le lendemain, Mme Meier et sa fille sont également autorisées à sortir de l’hôpital.

Au début, Mme Meier pensa qu’elles avaient eu de la chance, que ce n’était pas si grave. Bientôt, tout reviendrait à la normale. Cependant, l’événement a laissé des traces. Chez la fille comme chez Mme Meier elle-même. Plusieurs jours après l’accident, elle a encore des douleurs et se sent souvent perturbée. Sa fille ne dort plus et sursaute régulièrement. Une sensation d’accablement. La police a recontacté Mme Meier et lui a annoncé qu’elle se rendrait chez elle le lendemain pour l’interroger. Elle a pourtant déjà tout dit et craint de ne plus se souvenir de tous les détails. Elle a peur d’être soumise à des questions. Soudainement, elle n’est plus sûre d’avoir fait ce qu’il fallait et elle cherche de l’aide.

Mme Meier appelle le service d’assistance de RoadCross Suisse. À sa sortie de l’hôpital, les services sociaux lui ont remis le dépliant de la fondation. C’est Mme Clavadetscher, conseillère de RoadCross, qui prend l’appel. Après des formations dans le travail social et de nombreuses années d’expérience professionnelle dans le domaine psychosocial, Mme Clavadetscher est en mesure de prêter assistance. Elle connaît un certain nombre de cas similaires et est informée des procédures. En plus de ses connaissances spécialisées, Mme Clavadetscher sait également montrer une remarquable écoute. Elle a connaissance des séquelles que peut laisser un accident de la route. Mme Meier a encore du mal à parler de ce qui est arrivé et la conseillère se rend vite compte que le choc est plus profond qu’on pouvait s’y attendre. Une fois de plus. Car il est fréquent que les conséquences à long terme soient sous-estimées et que les victimes se retrouvent seules avec leurs inquiétudes. En outre, on constatera chez Mme Meier un déplacement de vertèbres, lors d’examens ultérieurs. D’où ces douleurs constantes.

Sujets récurrents lors des consultations de RoadCross Suisse:

  • Détérioration de l’état physique
  • Longs processus de guérison durant des années
  • Possibilités de mouvement restreintes, douleurs, paralysies
  • Manifestations de stress post-traumatique et dépressions
  • Procédures juridiques, par ex. procédures pénales et administratives
  • Procédures longues et difficiles sur les questions d’assurance et de responsabilité civile
  • Répercussions financières, pertes de revenus pour les travailleurs indépendants,
  • Perte de l’emploi
  • Garantie du minimum vital, dettes éventuelles
  • Isolement, repli sur soi, solitude
  • Instabilité psychique qui se traduit par de la colère, de l’incompréhension et de la tristesse

Les personnes en difficulté ne se signalent en moyenne auprès de RoadCross Suisse que 120 jours après les faits. C’est typique, car les séquelles d’un accident n’apparaissent souvent pas tout de suite. Surtout dans le cas de blessures apparemment mineures, ces séquelles ne peuvent survenir que plus tard et des douleurs peuvent devenir chroniques. De même, la pression psychologique d’un accident est généralement sous-estimée. Nous entendons parler d’accidents à la radio tous les jours, donc cela paraît faire partie du quotidien. Mais ce n’est pas le cas, car pour les personnes touchées, l’accident reste un événement unique et crucial. L’individu est en état de choc, et il n’est pas rare que l’accident se transforme en crise existentielle. Le chauffeur du camion qui a été impliqué dans la collision se serait comporté aussi de manière incohérente, sa première action ayant consisté à allumer une cigarette. Sans cesser de répéter que c’était de sa faute. Un signe caractéristique montrant que lui aussi, conducteur ayant l’habitude de rouler, était sous le choc.

Outre les conséquences d’un accident sur le plan de la santé et de l’équilibre psychologique, les procédures juridiques et administratives peuvent aussi devenir un fardeau. La police doit déterminer le responsable de l’accident. Ceci est essentiel d’une part pour clarifier les questions de droit de la responsabilité, et d’autre part pour intenter une action en justice contre le responsable, si cela s’avère nécessaire du point de vue légal.

Dans un premier temps, Mme Clavadetscher recommande à Mme Meier de consulter son médecin de famille en vue d’un nouvel examen approfondi. Le coup du lapin ne doit pas être pris à la légère et plus tôt une thérapie efficace est engagée, meilleures sont les chances de guérison. L’assurance accident doit assumer les frais de traitement. Mme Meier étant une employée, elle doit informer son employeur qui doit faire une déclaration à la compagnie d’assurance accident. Ainsi, non seulement les frais de traitement seront couverts, mais aussi toutes pertes de salaire éventuelles, par l’assurance indemnités journalières en cas d’accident, au cas où Mme Meier ne pourrait pas travailler, voire seulement de manière réduite, pendant un certain laps de temps. Besoin d’une aide à domicile, d’un système de garde d’enfants?

Mme Meier possède une assurance la protection juridique. Ce qui est certes une bonne chose, mais cette protection ne s’activera qu’en cas de règlement du litige par voie judiciaire. Par ailleurs, la question se pose de savoir si Mme Meier souhaite porter plainte pour lésions corporelles simples ou involontaires. À compter de la date de l’accident, les victimes ont 90 jours pour prendre une décision. Car ce n’est qu’en cas de délit poursuivi d’office, comme une blessure corporelle grave, qu’une procédure pénale est automatiquement ouverte par le ministère public. Et si Mme Meier renonce à porter plainte, il lui sera impossible de révoquer cette renonciation. Si elle désire bénéficier en l’occurrence d’une assistance juridique, il serait certainement bon de faire appel à un avocat. Les honoraires d’avocat devraient être couverts par l’assurance responsabilité civile du responsable de l’accident. Et que se passe-t-il avec sa fille? Ici aussi, la première étape consiste à voir un médecin. Le pédiatre clarifie comment traiter le traumatisme de la fille et veille à ce qu’elle retrouve un sommeil réparateur.

À propos de RoadCross Suisse:

RoadCross Suisse offre un premier point de contact après un accident de la circulation et accompagne les personnes concernées tout au long du processus. Pour des questions spécifiques, il est fait appel à des spécialistes et des experts, en concertation avec les victimes. Autres actions:

  • Soutien aux victimes au sens juridique strict conformément à la loi sur l’aide aux victimes
  • Soutien aussi aux parties lésées à cause d’accidents, lesquelles ne sont pas des victimes au sens juridique du terme.
  • Conseil aux proches.
  • Continue à aider avec l’objectif que la personne concernée reprenne pied dans la vie.
  • Dispense des conseils sur des questions d’assurance, incite à clarifier des problèmes fondés au niveau de la santé, d’éventuelles conséquences professionnelles, etc.
  • Entretient un réseau d’experts et aide les parties lésées à obtenir une assistance professionnelle appropriée.
  • Nous conseillons également les responsables d’accidents, dès lors que l’accident n’a pas été causé par des actes manifestement irresponsables.
  • La consultation est gratuite. Elle est financée par des donateurs, des mécènes et des fondations

Il a fallu près d’un an pour que Mme Meier retrouve une parfaite santé et soit pleinement capable de travailler. Avec sa fille, par chance, les choses sont allées plus vite. Son employeur a montré une grande compréhension et lui a permis de recommencer progressivement par du télétravail et des journées de travail réduites. Mme Meier a surmonté cette période difficile et a retrouvé toute son indépendance dans la vie. À présent, le moment est venu pour Mme Clavadetscher de lui dire au revoir. C’est seulement maintenant que l’accompagnement prend fin et que RoadCross Suisse va cesser son action. Toutefois, RoadCross Suisse continue à se tenir à disposition de Mme Meier, à tout moment.

* Nom modifié

Vers l’assistance téléphonique: RoadCross Suisse


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